Le Zodiaque

 

L'enclos est divisé en 12 espaces correspondant chacun à un signe du zodiaque, dans l'ordre antihoraire préconisé par Howard.

Chaque espace est (peu-être) "marqué" par une fleur ou un élément dont le dessin représente la symbolique du signe zodiacal.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Zodiaque

 

Compost et Kalendrier de bergeres
publié en 1499 par Guy Marchand
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8713687h

L'homme zodiacal, Très Riches Heures du Duc de Berry, entre 1410 et 1416

http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Tr%C3%A8s_Riches_Heures_du_duc_de_Berry

Le vitrail du zodiaque et des travaux des mois à Chartres
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vitrail_du_zodiaque_%C3%A0_Chartres

Dans ce manuscrit (fol. 2r – 13v), se succèdent les occupations des mois et les signes du zodiaque :
Horae ad usum Romanum, dites Très petites heures d'Anne de Bretagne
Paris, vers 1497-1498, enlumineur : Jean d'Ypres
BnF, ms. lat. NAL 3120 
https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc386562

Les humeurs et les qualités élémentaires bénéficient d'un emplacement distinct dans le corps humain et les relations possibles sont établies avec le zodiaque dans ce dessin du 11e siècle (Burgo de Osma, Espagne)
http://quadriformisratio.wordpress.com/2013/07/01/four-humores/

 

Vue 337 : Cosmos et signes du zodiaque, fol. M 5 v°

Vue 343

Gregor Reisch (v. 1467-1525)
Margarita Philosophica (La Perle philosophique)
encyclopédie en latin, d'abord parue en 1496
et réimprimée dès 1504.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1518546v/f86.planchecontact

 

Les correspondances des parties du corps
avec les signes du Zodiaque

 

Margarita Philosophica, vue 378

« L'importance centrale de la figure du Christ à cette époque est largement démontrée. Cette figure représente dans la sphère du gnosticisme chrétien une explication de Dieu en tant qu’Archanthropos (Homme primordial = Adam), et donc, de façon générale, la quintessence de l'homme : « homme et fils de l’homme ». Il est l’homme intérieur auquel mène la voie de la connaissance de soi, « le royaume des cieux à l'intérieur de l’homme ». En tant qu’anthropos, il correspond à l'archétype que l'expérience montre comme étant le plus important et, en tant que « juge des. vivants et des morts » (judex vivorum et mortuorum) et « roi de gloire » (rex gloriae), au principe d’arrangement spécifique de l'inconscient, la quaternité, c’est-à-dire le « cercle carré » (circulus quadratus) du Soi. »

La quaternité du Christ est prouvée par le symbole de la croix, les représentations du « roi de gloire » et du Christ comme figurant l'année (le zodiaque).

Carl Gustav Jung, Aïon, p. 223, § 318.

Le dimanche 7 mars 1490, lors de son entrée à Lyon, Charles VIII est accueilli par des tableaux exposés sur des échafauds mobiles. La réalisation en est confiée à une équipe de huit personnes dont Jean Prévost, Jean Perréal et Simon de Phares, nostre cher et bien amé astrologue, que Charles consultera à l'automne.
Le premier spectacle était un tableau nommé Le char du soleil : une belle jeune femme nommée Vierge et Humilité montait un cheval tirant un char où était installée une roue figurant le ciel et comportant les douze signes du zodiaque. Au centre, se trouvait le soleil joué par un enfant de "douze ans" qui actionnait et faisait tourner la roue. Devant le roi, la roue astrale arrêtée, le soleil indiqua le signe du Lion. Référence à la ville de Lyon certainement, mais aussi à Charles VIII.
Le second spectacle, également mobile, était porté par des hommes cachés du public. Étaient représentés le firmament et le soleil entouré des sept planètes astrologiques tournant continûment. Des actrices et des acteurs expliquaient au public les caractéristiques et propriétés des astres qu’elles et qu’ils représentaient.
Puis venait le char des Quatre éléments.

 

un Zodiaque religieux tissé

Examinons chaque élément de cette tapisserie sous les lumières de la thèse d’Angélique Ferrand en histoire de l'art médiéval à laquelle je vous renvoie impérieusement :

Angélique Ferrand, Du Zodiaque et des hommes. Temps, espace, éternité dans les édifices de culte entre le IVe et le XIIIe siècle, Université de Bourgogne Franche-Comté, 2017, sous la direction de Daniel Russo.
https://theses.hal.science/tel-01762636v1/document
https://theses.hal.science/tel-01762636
(les pages d’où sont extraites les citations sont indiquées entre parenthèses)

Les Signes sont dans l'ordre antihoraire, selon l'ordre préconisé par Howard.

L’enclos

En forme de cercle, cet enclos fermé possède une dimension cosmique. Paul Zumthor écrit : « Le cercle engendre la sphère, image cosmique déposée dans la main de Dieu ou celle de l’Empereur ; il se manifeste dans le schème omniprésent de la roue : perpétuel retour, totalité spatio-temporelle du Zodiaque, roue de Fortune, thème médiéval inépuisable offert aux moralistes, aux écrivains, aux peintres et sculpteurs. »

P. Zumthor, La mesure du monde : représentation de l’espace au Moyen Âge, Seuil, 1993 et 2014, p. 23. 

 Voyons dans cet enclos plusieurs lieux terrestres ou cosmiques, humains ou divins :

― la planète Terre

― le Soleil lié aux notions de souveraineté cosmique, d’éternité des temps, de cyclicité et de prospérité. « Le culte mithriaque et sa relation au Zodiaque reflète le contexte religieux des premiers siècles où le soleil, Sol, domine sous plusieurs formes et où les conceptions cosmologiques et eschatologiques ont la part belle. » (p. 273)

― le cosmos (ceinture zodiacale de l’enclos + collier cosmique de la licorne)

― les Églises (céleste : l’Ecclesia ; terrestre : l’ecclesia) ; l’édifice ecclésial

Le nombre douze (3 x 4) est le symbole de totalité. Il renvoie ici aux douze tribus d’Israël et douze apôtres.
Perréal a-t-il imaginé le Christ trônant dans une mandorle (composition circulaire) et entouré des apôtres, comme dans la tapisserie 2 où il présente la Cène dans une composition demi-circulaire, clôturant ainsi son récit comme il l’a commencé ? « Apôtres et signes zodiacaux signifient l’ordo, celui de la Création comme celui de l’Ecclesia, mis ainsi en correspondance…» (p. 458)

L’enceinte

L’enceinte est faite de bois œuvré, où tous les éléments, verticaux et horizontaux (3 rangées pour rappeler la Trinité ?), délimitant 12 compartiments, sont insérés les uns dans les autres, apportant à l’ensemble naturalité, cohésion et solidité.
Les deux mots « FIAT LUX » peuvent être lus dans cet assemblage, dans les deux sens.
Pouvant être considérée comme un soleil rayonnant ou une couronne d’épines, cette enceinte délimite un espace sacré qui serait l’Église terrestre (l’ecclesia), c’est-à-dire l’ensemble des fidèles ; un lieu de culte (l’église) ; l’enceinte de la Jérusalem céleste aux douze portes.

Les poteaux

Les 12 piquets sont égaux en taille et en épaisseur ; le 13e est caché par l’arbre évoque-t-il Judas remplacé par Matthias ?
Ont-ils été dessinés pour représenter les piliers intérieurs et chapiteaux, reliant ainsi la terre et le ciel, l’humain et le divin ?
« Les éléments servant à séparer les signes zodiacaux et/ou les occupations des mois participent à l’ordonnancement des cycles. Ils mettent en réseau les figures circonscrites et/ou isolées les unes des autres. Ces éléments séparateurs sont de différents types mais le principe reste le même. Il s’agit d’isoler et de signaler la présence d’une figure particulière tout en créant un rythme visuel. » (p. 417)

La porte

Elle peut être celle de l’Éden évoquée dans la Bible d’où Adam et Ève auraient été chassés,

Détail du jardin d’Eden
extrait du Polychronicon de Ranulph Higden,
dessin inachevé du paradis en haut de la carte
Angleterre, v. 1350 - Royal MS 14 C IX, f. 2v

 

Paul, Jean et Herman de Limbourg, vers 1410-1411.
Les très riches heures du Duc de Berry
chapitre des Oraison à la Vierge
Chantilly, musée Condé


Masaccio, fresque, 1424-1425
Florence, église Santa Maria del Carmine

Elle peut être celle, étroite, du Paradis que les fidèles espèrent gagner (le portail qui symbolise le passage (transitus) vers l’éternité.
« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. » (Mattieu 7:13-14)

La croix dessinée sur la porte fermée de l’enclos, dans le signe de la Vierge, est prolongée par le tronc du grenadier qui s’élève.

« La porte de l’église a souvent été mise en rapport avec les cieux et les astres, notamment dans l’épigraphie. Alcuin a reformulé cette idée dans l’un de ses poèmes pour l’abbaye Saint-Amand d’Elnone, « Haec porta est caeli, aeternae haec est ianua vitae, / Ista viatorem ducit ad astra suum. / Ingrediens istam portam enetrabit Olympi ». [" Cette porte est celle du ciel, c'est la porte de la vie éternelle, Elle conduit le voyageur vers ses étoiles. En passant par cette porte, il entrera dans l'Olympe. "] Ces vers présentent la porte de l’église comme la porte des cieux, Janua Caeli, selon une perspective eschatologique tout en indiquant qu’il s’agit d’une voie menant vers les astres. […] La porte de l’église a une double valeur, elle est à la fois « le Christ, passage obligé pour le fidèle » et « la "maison de Dieu", l’Église, par laquelle on trouve le chemin du ciel » (p. 451-452)

Ce que Perréal ne pouvait pas prévoir est la présence aux Cloisters d’une porte « historique ». L'inauguration des Cloisters a lieu le 10 mai 1938, le 12 mai, le musée des Cloisters est ouvert au public. Chaque année, le 12 mai, si l’on en croit Howard Comeau, les rayons du soleil couchant traversent une fenêtre d'une tour située à l'ouest, donnant sur la rivière Hudson (les rais du soleil « mourant » vont vers l'Est, lieu, chaque matin, de sa résurrection). Ils le peuvent car, sur l'autre rive, aucune construction ne gêne leur parcours. Ces rayons du jour finissant traversent la salle, le hall d'accueil et passe sous la porte d'une ancienne chapelle française, la chapelle Saint-Jacques construite à Beaune au XIIe siècle par les Templiers, sous laquelle est passé Jacques de Molay (1243-1314) avant de prononcer ses vœux d'entrée dans l'ordre des Templiers en 1265 dont il sera nommé plus tard le grand maître.

Ce portail se trouve aujourd'hui aux Cloisters. Jusqu'à ces dernières années, les visiteurs des Cloisters passaient sous ce porche, à l'image de Jacques de Molay, comme pour une initiation, à leur insu.
https://www.templars-route.eu/fr/chapelle-du-temple-de-beaune/

La tenture étant la narration tissée de la Passion sous forme d’une chasse à la licorne, peut-être peut-on rapprocher l’enclos de la licorne à celui de la brebis attirant le loup dans le Livre de chasse de Gaston Phébus.

Gaston Phébus, Livre de chasse
Ci devise une autre manière de prendre les loups
entre 1387 à 1389
BnF, ms. fr. 616, f. 110
http://classes.bnf.fr/phebus/livre/index.htm

Le grenadier peut symboliser :

– l’Arbre cosmique qui relierait les différentes parties de l’univers : les mondes céleste, terrestre et souterrain. Il représente dans plusieurs mythologies l’univers au niveau de l’espace et du temps.

– L’Arbre du temps
Rigoureusement vertical, cet arbre paraît naître de la licorne.
Les deux lettres A et Ǝ pourraient être ici les lettres grecques alpha et oméga (si le Ǝ pivote mentalement vers le haut pour devenir ω), évoquant Dieu et soulignant l’éternité du Christ : « Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » (Isaïe 44:6 - Apocalypse 1:8, 21:6 et 22:13)

– L’Arbre de vie
et l’Arbre de la connaissance du bien et du mal de l’Éden.

« L'Éternel Dieu fit pousser du sol des arbres de toute espèce, agréables à voir et bons à manger, et l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. » (Genèse, 2:9)
« mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse, 2:17)
 « L'Éternel Dieu dit : Voici, l'homme est devenu comme l'un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de vivre éternellement. Et l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Éden, pour qu'il cultivât la terre, d'où il avait été pris. C'est ainsi qu'il chassa Adam ; et il mit à l'orient du jardin d'Éden les chérubins qui agitent une épée flamboyante, pour garder le chemin de l'arbre de vie. » (Genèse, 3:22-24)
« Mais quant au fruit de l’arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n’en mangerez point et vous n’y toucherez point, de peur que vous ne mouriez. »(Genèse 3:3)
Ces versets (de Gen 3) laissent entendre que l’arbre de la connaissance est aussi celui qui trône au milieu du jardin, créant une confusion avec l’arbre de vie. Les deux arbres seraient-ils les mêmes ? On peut en effet penser que les deux arbres n’en désignent qu’un seul. Les exégètes vont de l’un à l’autre, sans savoir vraiment. A vous de choisir !
L’expression « arbre de vie » se retrouve à plusieurs reprises dans les Écritures (Apocalypse 2:7 et 22:14 et 19) mais « l’arbre de la connaissance du bien et du mal » ne se retrouve qu’en Genèse 1:3.

– L’arbre de la crucifixion
De nombreuses légendes expliquent l'origine du bois de la Vraie Croix ou Sainte Croix. Jacques de Voragine, reprenant au XIIIe siècle dans la Légende Dorée, la tradition remontant à l'Évangile apocryphe de Nicodème, affirme que la Croix fut taillée dans le bois de l'arbre ayant poussé sur la tombe d'Adam, à Jérusalem, sur l'emplacement même de la crucifixion. Cet arbre vient d'une graine de l'Arbre de la Vie, mise dans la bouche d'Adam après sa mort par son fils Seth. L'archange Michel l'aurait apportée à Seth depuis le paradis terrestre afin que se fît le rachat du péché originel. Cette tapisserie de La Chasse participe de cette légende.

L’arbre ici debout comme la fontaine et les arbres placés au centre des tapisseries. Il n’y a qu’un arbre qui est coupé, gisant à terre dans la partie supérieure de la tapisserie La licorne se défend : un bûcheron vient de l’abattre et semble désigner Ponce Pilate qui se lave les mains ou bien la licorne à un homme portant sur l’épaule droite la lance de Longin (Jean 19:34) terminé par l’éponge de vinaigre (Matthieu 7:48 ; Marc 15:36 ; Jean 19:29) et une gourde dans la main gauche : « un hêtre est abattu … un être est mort ».
La chair et le jus des grenades sur la licorne sont-ils les signes de l’Eucharistie : « ceci est mon corps, ceci est mon sang » ?

La frondaison

Les cinq branches du grenadier se divisent en deux branches plus petites portant chacune un îlot de feuilles et une grenade. La frondaison ainsi formée symbolise le ciel et les planètes tournant autour du Soleil-Christ. La licorne par son collier et le grenadier par sa frondaison portent ainsi tous deux l’univers.
Regardons-la, cernée d’un un halo bleu sombre, comme clipeus caelestis, le bouclier céleste étoilé par les grenades-étoiles/planètes et les feuilles-constellations/rayons lumineux. Une autre image de l’imago mundi.
Ou encore comme la voûte céleste à laquelle renvoie la voûte de l’église ou de la cathédrale que l’enclos délimite par ses poteaux-colonnes. La licorne-Christ assure ainsi sa « souveraineté cosmique », sur terre comme au ciel, du microcosme au macrocosme. « L’ordre ecclésial » et « l’ordre cosmique » sont ainsi mis en rapport l’un avec l’autre. (p. 352 et 382)

Le millefleurs

environnant symbolise l’Éden perdu ou le Paradis espéré : dans ce tapis aux mille fleurs, certainement associées à la Vierge, vivent de petits animaux (une grenouille, un papillon, deux libellules). Fleurs et animaux renvoient à la Création et ses trois de ses caractéristiques : ordo, varietas, mensura soit continuité, variation(s), transformation(s) auxquelles répondent la succession et l’organisation interne des signes du Zodiaque (p. 681), avec les idées d’harmonie, de cycle, de fécondité, de renouvellement, de pureté, de beauté, de senteur…

La chaîne

Enroulée comme un serpent, chaîne brisée du temps, est à la fois le rappel du serpent de la Chute et l’évocation la Rédemption. Sa cassure permet l’Ascension et laisse espérer la Parousie attendue.

La licorne

La renaissance du Christ, sous la forme d’une licorne que le paganisme a transmis au christianisme, prend place au cœur du cercle zodiacal.
Sa blancheur l’assimile à la lumière, au Christ (« Ego sum lux mundi - Je suis la lumière du monde ; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. » Jean 8:12) qui porte ici le collier des planètes et du soleil).
Elle apparaît sereine, bouche et œil rieurs, comme en lévitation au vu de ses pattes postérieurs déjà levées. Cette sérénité au centre d’une nature fleurie et habitée évoque un optimisme eschatologique assuré de la Rédemption, le salut de l’humanité gagné.
Dans cette tapisserie, Perréal a voulu évoquer la Résurrection et l’Ascension du Christ encadrée par le cycle mensuel et zodiacal. Elle « met en exergue la jonction entre terrestre et céleste au moment de l’Ascension ainsi que la double nature du Christ, humain et divin, terrestre et céleste. » (p. 806)

« Les signes zodiacaux traduisent le processus d’élévation et de transitus propre à l’Ascension et à l’Assomption de la même manière qu’ils accompagnaient d’ailleurs les scènes d’apothéose dans l’iconographie antique. Ils jouent en quelque sorte le rôle d’un levier visuel en périphérie de la théophanie de manière similaire à celui de la mandorle par exemple, dispositif visuel isolant la figure divine tout en mettant en scène la théophanie et la médiation entre la terre et le ciel. » (p. 813)
L’Ascension perceptible de la licorne-Christ, inscrite dans une « mandorle » circulaire disposée au centre de la tapisserie, prend une dimension eschatologique.

Le temps, rythmé par le zodiaque et la marche des planètes autour du soleil, apparaît le thème de toute la symbolique des divers éléments de cette tapisserie. Temps terrestre et humain de l’enclos, temps céleste, divin et éternel de la frondaison.
Cette tapisserie ultime couronne l’ensemble que construisent les six autres tapisseries. La tenture dans son ensemble serait à regarder et à lire comme une réflexion eschatologique sur les temps et le salut, telle un portail sculpté d’église ou de cathédrale, une verrière colorée, un chemin de croix peint, narrant les épisodes de la vie du Christ, en particulier la Passion et la Résurrection, tels qu’ils étaient pensés et vécus à l’époque de leur création.

Angélique Ferrand, « Étude sur les zodiaques décorés dans les édifices religieux de Bourgogne au Moyen Âge », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre, Bucema, n° 15, 2011.
http://cem.revues.org/12092

Angélique Ferrand, « Du Zodiaque et des hommes. Temps, espace, éternité dans les édifices de culte entre le IVe et le XIIIe siècle », Bulletin du centre d’études médiévales d’Auxerre,  Bucema, n° 22.1,  2018.
http://journals.openedition.org/cem/15408

Angélique Ferrand, « La figuration du cycle du Zodiaque entre Antiquité et Moyen Âge comme lieu de mémoire et de re-sémantisation », Images Re-vues, hors-série 9, 2020.
http://journals.openedition.org/imagesrevues/8001

 

" Sache aussi que la préparation du remède devra aussi être soumise aux astres qui achèvent seuls l'œuvre médicale. Sur eux doivent se régler la compréhension, le dosage et la nature du médicament.
Il faut donc préparer le médicament pour qu'il agisse par l'intermédiaire du ciel et il doit naître du ciel, comme une prophétie ou comme une autre manifestation céleste.
Donc, puisque le ciel, et non le médecin, règle la maladie par l'intermédiaire des astres, il faut donner au remède un état aérien qui le rende susceptible d'être guidé par les astres. "

Philippus Theophrastus Aureolus Bombastus von Hohenheim, dit Paracelse (1493 ou 1494 - 1541)

 

— collier bleu comme le firmament

— ponctué de 8 cercles (un incomplet et sept complets) qui représentent la Terre et le septénaire fondamental, les "Sept Gouverneurs" : les deux grands 'luminaires' que sont le Soleil et la Lune et les planètes 'vagabondes' (représentées avec leurs orbites) : Vénus, Mercure, Mars, Jupiter et Saturne.

 

http://remacle.org/bloodwolf/alchimie/intro1.htm

 

— Dans le Poimandrès ou Pimandre (l'un des dix-sept traités vraisemblablement écrits entre le 2ème siècle avant et le 3ème siècle après notre ère qui forment Le Corpus Hermeticum) est expliqué à Hermès-Trismégiste la Genèse égyptienne : Le Verbe s'unit au Noûs-Démiurge, étant de la même substance (feu et souffle), et, conjointement avec le Verbe, régit les mouvements des Sept Gouverneurs sur lesquels repose le monde sensible tout entier.

— les mœurs de ces planètes 'errantes' permirent de leur trouver une 'personnalité' humaine et de leur attribuer une influence sur l'activité humaine, voire de déterminer des 'types' de caractères, de tempéraments corporels et de comportements, les maladies, les faiblesses et les 'péchés capitaux'.

Il faut donc utiliser les animaux, plantes, aliments, odeurs, couleurs... qui sont associés à la planète dont on souhaite attirer sur soi le spiritus, porté par l'air et le vent, venu à travers les rayons du Soleil, de Mercure, etc..., l'un des "Sept Gouverneurs".

— A côté des Hermética philosophiques, les Hermitica pratiques (traités d'astrologie, d'alchimie, listes diverses, etc... ) établissent des liens occultes entre les plantes, les animaux, les minéraux, les signes, les maladies... et les planètes et proposent des instructions pour la confection de talismans.

 

1- cliquer sur le lien suivant : https://en.wikipedia.org/wiki/The_Unicorn_Tapestries
2- choisir la tapisserie de la "licorne seule"
3- cliquer (plusieurs fois) en un endroit choisi pour obtenir un agrandissement
4- revenir en arrière si besoin

 

1- Bélier

(les deux feuilles de l'œillet blanc)

ce symbole rappelle les cornes du bélier et la fontaine de vie

 

 

2- Taureau

 

(soit la barbichette, soit les tiges spiralées)

ce symbole rappelle la tête et les cornes du taureau

 

 

3- Gémeaux

 

(les deux fleurs identiques de chaque côté de la tige)

ce symbole figure la dualité

 

4- Cancer

(les spirales des tiges)

ce symbole rappelle les pinces du crabe et suggère un changement de direction

 

5- Lion

(arabesques)

ce symbole évoque la crinière du lion et l'énergie créative

 

 

6- Vierge

L'iris, pour les chrétiens, est une fleur symbolique : les pétales verticaux sont les bases spirituelles de la foi chrétienne (Trinité) et les sépales sont les vertus humaines (la foi, l'amour et l'espérance).

Comme le lys, l'iris est symbole de pureté et de chasteté. Ces deux fleurs sont consacrées à la Vierge Marie.

 

 

7- Balance

 

 

(les deux feuilles, plateaux de la balance et la feuille centrale, sa flèche)

 

ce symbole rappelle la forme d'une balance ou évoque un coucher de soleil

 

 

 

8- Scorpion

 

(la feuille recourbée au pied de la fleur évocatrice du dard)

ce symbole a la forme de la lettre mem de l'alphabet hébreu et la flèche suggère le dard du scorpion

 

 

9- Sagittaire

 

(la 'flèche' de la fleur + la libellule qui vole)

ce symbole suggère la projection

 

 

10- Capricorne

 

(la queue de la licorne)

le dessin a beaucoup évolué dans le temps

ce symbole rappelle les cornes de la chèvre associées à la queue du poisson

 

 

11- Verseau

 

(?)

 

ce symbole représente l'eau et suggère l'idée du dualisme passif

 

 

12- Poissons

 

(les deux feuilles symétriques)

ce symbole suggère la contradiction

http://www.alchemywebsite.com/index.html

 

Cercle du zodiaque - Mosaïque du VIe siècle
synagogue de Beit-Alpha - Israël

 

Pour la fête du paradis, donnée le 13 Janvier 1490 à Milan, au Castello Sforzesco, Léonard de Vinci présenta une montagne faite de rochers couronnée par un œuf énorme.

Cet œuf tourna, s'ouvrit et montra les sept planètes qu'il cachait. Les douze maisons du zodiaque au sommet de l'œuf se mirent en mouvement dans l'accompagnement d'une musique qui voulait évoquer l'harmonie des sphères et le mouvement des mondes.

Des personnages déguisés figurant les astres saluèrent les invités et leur récitèrent des poèmes du poète de cour Bellincioni. La fàble mythologique se poursuivit avec les ballets des Grâces et des Vertus, les chœurs des Nymphes, les danses de Mercure, de Jupiter et d'Apollon.

 

Signes du zodiaque Plantes selon le Livre Sacré d'Hermès
à Asklepios (classées par décan)

Bélier

 isophrys - nasitort - grand plantain
Taureau
sphairitis - dictame - goult
Gémeaux
orchis - potentille - libane
Cancer
armoise - pivoine - sphairitis
Lion
alchimille - chrysion - (lacune)
Vierge
césalpine bouduc - souchel - catananche
Balance
polium - géranium - citronnelle
Scorpion
mercuriale - scorpiure - péonie
Sagittaire
sauge - andradactylon - centaurée
Capricorne
delphinium - anémone - carline
Verseau
nard sauvage - mouron rouge - thyrse
Poissons
verveine - Libane - camomille


Miroir chinois aux douze signes du zodiaque et quatre animaux
bronze étamé - début du VIIe siècle - dynastie Sui -581-618
Musée Guimet - Paris

Giusto de' Menabuoi - La Création du monde - 1370-78
Baptistère - Padoue
Le zodiaque aux pieds du Christ signifie que celui-ci est le maître du temps cosmique.

 

Le zodiaque

Le bélier fait tort aux jumeaux
cancre il rugit pour la pucelle
il oscille articule sa flèche
le cabri dans l'eau s'écaille

Raymond Queneau, Fendre les flots

 

 

 

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